L'impact de l’alcool sur l’anxiété : ce que vous devez savoir !

Bien qu’il puisse sembler apaisant à court terme, l’alcool joue en réalité un rôle important dans l’aggravation de l’anxiété. Découvrez comment il impacte notre cerveau et pourquoi il est important de comprendre cette relation.

Sarah Simon

1/17/20255 min read

L'alcool et l'anxiété : une combinaison souvent problématique

L'alcool et l'anxiété forment une combinaison complexe et souvent problématique, tant sur le plan physique que psychologique. Bien que l'alcool puisse sembler soulager les symptômes d'anxiété en agissant comme un sédatif, il peut rapidement aggraver cette même anxiété, aussi bien à court qu'à long terme. Découvrez pourquoi l'alcool, loin de résoudre les problèmes d'anxiété, peut en réalité les renforcer.

L'effet de l'alcool sur le cerveau comment ça marche ?

Lorsqu'on boit de l'alcool, celui-ci modifie l'action des substances chimiques dans le cerveau qui régulent nos émotions. L'alcool agit principalement sur le GABA, un neurotransmetteur qui joue un rôle de "frein" dans la transmission des signaux nerveux, favorisant ainsi la détente et le calme. C'est pour cela que, dans un premier temps, on se sent moins stressé ou anxieux. Cependant, l'effet n'est pas durable. Une fois que l'alcool commence à quitter le corps, le cerveau réagit en produisant plus de glutamate, un neurotransmetteur excitant qui "accélère" les fonctions cérébrales. Ce déséquilibre chimique peut entraîner une sensation de nervosité et d'anxiété, souvent plus intense une fois l'effet de l'alcool dissipé.

L'impact de l'alcool sur les hormones du stress

L’alcool stimule la production de cortisol, cette fameuse hormone du stress. Quand la consommation devient régulière ou excessive, cet excès de cortisol perturbe l’équilibre hormonal, rendant la gestion du stress et des émotions plus difficile. On se retrouve alors à vivre des réactions émotionnelles plus fortes et plus difficiles à contrôler. À long terme, ce dérèglement peut affecter des fonctions importantes comme la mémoire, la concentration et la prise de décision. Résultat : l’anxiété s’intensifie et devient encore plus compliquée à gérer au quotidien.

L'alcool et l'hypoglycémie : un lien insoupçonné avec l'anxiété

L'alcool peut avoir un impact direct sur notre taux de sucre dans le sang, provoquant une hypoglycémie ou une chute rapide de la glycémie. Cela peut passer inaperçu, mais c'est un facteur qui peut aggraver l'anxiété, en particulier chez les personnes déjà sensibles au stress.

En effet, l'alcool inhibe la production de glucose par le foie, ce qui peut entraîner une baisse importante du sucre dans le sang. Cette chute de la glycémie peut provoquer des symptômes physiques similaires à ceux de l'anxiété, comme des tremblements, des sueurs, des palpitations et une sensation de malaise. Ces symptômes peuvent être particulièrement désagréables, surtout si l'on lutte déjà contre l'anxiété.

Ce phénomène crée un véritable cercle vicieux : l’alcool, souvent utilisé pour « soulager » l’anxiété, finit par l’aggraver. Une fois ses effets dissipés, la chute du taux de sucre dans le sang entraîne des symptômes physiques similaires à ceux de l’angoisse : palpitations, sueurs, vertiges… Cette ressemblance peut semer la confusion et renforcer encore plus l’anxiété, car il devient difficile de faire la distinction entre une réaction physiologique et une véritable crise d’angoisse.

L'impact de l'alcool sur le sommeil et l'anxiété

Bien que l'alcool puisse sembler favoriser l'endormissement en donnant une sensation de relaxation immédiate, il perturbe en réalité les cycles naturels du sommeil, notamment le sommeil paradoxal. Cette phase, essentielle pour la régénération mentale et émotionnelle, est profondément altérée par la consommation d'alcool. Le sommeil paradoxal est celui où notre cerveau traite les émotions et se régénère, permettant ainsi une réelle récupération.

Lorsque l'alcool entre en jeu, il empêche cette phase de se dérouler normalement, ce qui a pour effet de provoquer des réveils fréquents durant la nuit. Le sommeil devient fragmenté, et la qualité du repos en souffre. Au matin, une sensation de fatigue persistante s'installe, malgré un nombre d’heures de sommeil qui pourrait sembler suffisant. Cette fatigue contribue à une plus grande irritabilité et à une gestion plus compliquée des émotions tout au long de la journée.

En perturbant le sommeil, l'alcool ne fait donc pas qu'affecter la qualité du repos physique, mais joue également un rôle dans la gestion des émotions. Ce manque de récupération émotionnelle peut amplifier l'anxiété et rendre la régulation de ces émotions encore plus difficile.

Pourquoi certaines personnes ressentent-elles plus d’anxiété après avoir bu ?

Les facteurs génétiques jouent un rôle important dans la manière dont l’alcool impacte l’anxiété. Certaines personnes sont génétiquement plus sensibles aux variations des neurotransmetteurs comme le GABA et le glutamate. Cette sensibilité accrue peut intensifier l’effet rebond de l’alcool, rendant l’anxiété plus forte une fois les effets dissipés. De plus, les personnes ayant des antécédents de stress chronique ou d’anxiété peuvent être particulièrement vulnérables. Ces antécédents viennent amplifier les perturbations hormonales et neurochimiques causées par l’alcool, augmentant ainsi l’intensité de l’anxiété ressentie après avoir bu.

Le binge drinking : un comportement risqué pour l’anxiété et la santé

Je ne pouvais pas écrire un article sur l'alcool sans parler du binge drinking. Ce comportement, qui consiste à boire beaucoup d'alcool en peu de temps, au moins 5 verres standards pour les hommes et 4 pour les femmes en moins de deux heures, souvent pour se libérer de l’anxiété. Bien qu'il donne la sensation de se sentir soulagé sur le moment, boire beaucoup en peu de temps peut avoir des conséquences immédiates, comme un coma éthylique, qui représente un vrai danger pour la santé. Et même après l’effet de l’alcool, l’anxiété revient souvent encore plus forte, rendant la situation plus complexe. C’est un comportement qui, s' il est répété, perturbera la gestion de l’anxiété à long terme. Le savoir peut permettre de prendre des décisions éclairées.

Attention au cercle vicieux 

Comme vous avez pu le constater, l’alcool et l’anxiété ne font pas bon ménage ! Même s’il peut sembler offrir un réconfort temporaire, il finit par perturber les mécanismes qui nous aident à gérer le stress et nos émotions. L’effet rebond, les déséquilibres hormonaux et la mauvaise qualité du sommeil ne font qu’intensifier l’anxiété, et peuvent créer ainsi une spirale difficile à sortir.

Si vous avez l'impression que votre consommation d'alcool est problématique et vous souhaitez en parler, vous pouvez prendre un rendez-vous via la section ou le bouton "Contact".

Pour aller plus loin :

Si vous souhaitez évaluer votre consommation d'alcool et avoir des informations complémentaires

https://www.alcool-info-service.fr/

Connaître les risques pour la santé :

https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/alcool/articles/quels-sont-les-risques-de-la-consommation-d-alcool-pour-la-sante

https://www.ameli.fr/rhone/medecin/sante-prevention/binge-drinking